Le praticien

Comment êtes-vous devenu Spécialiste en shiatsu?

Ni ma culture ni mon éducation ne me prédestinait à devenir Spécialiste en shiatsu. C’ est le fruit d’un long cheminement involontaire et inconscient !

Tout a commencé lorsque j’ étais en convalescence suite à une longue maladie. Une tumeur à bouleversée ma vie… Depuis je suis malentendant sévère.

Pendant cet épisode pénible de ma vie, j’ai eu la chance de découvrir la sophrologie, la méditation et la psychanalyse .

Là, un monde nouveau s’ouvrait devant moi. J’ ai pris conscience du potentiel immense et insoupçonné du corps et du mental et j’ai réalisé que l’un ne peut fonctionner correctement si l’ autre va mal.

C’ est à ce moment là que l' idée a germé que je pouvais, à mon tour être utile aux autres tout en m’ épanouissant . Mais aucune pratique ne satisfaisait mon souhait de pouvoir intervenir de façon globale. Puis, de fil en aiguille j’ai découvert le shiatsu.

La révélation! Tout était là.

L’ accompagnement de la personne dans sa dimension physique est psychique, le Toucher structurant et réconfortant ainsi que cette dimension énergétique. Je me suis formé au shiatsu traditionnel , le Namikoshi, style officiel japonais, (dénué de toute référence à l'énergétique chinoise mais basé sur de solides connaissances en anatomie et physiologie modernes occidentales), enseigné dans les écoles d’ état japonaises et reconnu par le ministère de la santé.

Mon handicap est devenu un véritable atout dans ma pratique du shiatsu. Etant malentendant j’ ai appris à développer mon écoute et mon attention…

Mon handicap est devenu un véritable atout dans ma pratique du shiatsu. Etant malentendant j’ ai appris à développer mon écoute et mon attention…

Pour faire progresser ma pratique , j’ai intégré l’école Thérashiatsu à Marseille (style proche du Kagotani) sous l’enseignement de Pierre Amatore pendant deux années. A cette occasion, j’ai pu mettre en pratique mes connaissances en shiatsu et en énergétique chinoise auprès des patients de l’ Oasis (gestion de la douleur) à l' Hôpital Nord de Marseille.

Le style propre à cette école repose sur l’ adaptation du shiatsu traditionnel sur table de massage (pour répondre au public occidental et aux personnes à mobilité réduite) ainsi que sur le travail de libération fasciale ( fasciathérapie) pour une prise en charge globale des tensions musculaires et de l’équilibre postural. Aussi, le niveau d’enseignement en énergétique et physiologie chinoise y est élevé . J’ y ai étudié les fondamentaux de la médecine chinoise pendant deux années. Ce qui me permets une grande liberté d’ action et de réflexion pour apporter un soin personnalisé et précis à chaque personne et répondre à ses besoins.

Après le titre de Praticien en shiatsu, j’ obtiens en 2019 le titre professionnel de Spécialiste en shiatsu habilité par le SPS ( Syndicat des Professionnels de Shiatsu) et inscrit au Registre National des Certifications professionnelles.

Parce que les techniques en shiatsu et les connaissances en médecine énergétique chinoise sont sans limite, je continue à me former et à me documenter, chaque jour, afin de faire progresser mes connaissances et ma pratique pour servir au mieux mes clients. La diététique chinoise, les troubles psychiques et émotionnels me passionnent particulièrement ainsi que les troubles rhumatismaux.

Aujourd’hui, en plus de mon activité de shiatsu en cabinet et en entreprise;

J’exerce également la sophrologie afin de répondre aux besoins spécifiques de certaines problématiques comme les troubles mentaux (addictions, compulsions, troubles du comportement alimentaire, phobies …), gestion du poids , cancer, amélioration des performances du sportif et en entreprises, préparation aux concours et examens …

  • Je suis prestataire en shiatsu pour le mas saint Pierre, La Chrysalide à Arles dans le cadre de l’accompagnement des personnes en situation de handicap lourd et sévère depuis 2020.

  • J’accompagne par le shiatsu les aidants de malades pour le compte de l’Association A3 antenne d’Arles dans le cadre du temps de répit depuis 2020.

  • J’interviens également pour des entreprises dans le cadre de la qualité de vie au travail (QVT) et pour la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS).

Qu’est-ce qui vous plait tant dans le shiatsu?

Tout! Sinon je n’ aurais pas décidé de quitter mon poste dans la grande distribution pour m’y consacrer pleinement. C’est une pratique complète, on travaille sur le corps et le psychisme dans une même séance. On doit être à l’écoute du consultant pour lui apporter un soin personnalisé. Chacun a ses spécificités et ses attentes . Certains veulent uniquement un moment de relaxation et de délassement musculaire d’autres souffrent d’une maladie ou douleurs chroniques et cherchent une amélioration de leur état général* et de leur qualité de vie.

Il faut savoir adapter sa pratique pour répondre au plus juste à leurs besoins.

Le travail sur le corps est véritablement une communication non verbale entre le praticien et le receveur.

J’aime que le shiatsu soit une pratique vivante, en perpétuelle évolution et il faut évoluer avec elle. Il faut se former, apprendre , s’ouvrir aux différents styles et techniques… C’est stimulant! Heureusement, on ne pratique plus le shiatsu comme il y a 100 ans. Il évolue également avec les connaissances de la médecine conventionnelle et le mode de vie moderne.

Vous pratiquez le shiatsu sur table aussi. Est-ce vraiment du shiatsu ?

Cela fait grincer des dents certains confrères puristes!

De nombreux praticiens sont très conservateurs: “Le shiatsu, c’ est au sol et en tenue traditionnelle”. Alors qu’au Japon, le berceau du shiatsu , les praticiens travaillent sur table dans les cliniques et ça ne choque personne . Nous sommes en Occident et il n’est pas dans notre culture de vivre au sol…

En tant que professionnel il faut savoir s’adapter et mettre le shiatsu au service des personnes et non l’inverse. La tradition c’est joli mais je ne fais pas du spectacle!

J'exerce dans un pôle santé, ma clientèle est en recherche de mieux-être, d’amélioration de leur état de santé et ne recherche pas le décorum exotique des spas ou des cabinets de style “japonisant”.

Mes clients viennent pour la qualité du massage, l’écoute, l’accessibilité du cabinet et l’expertise du praticien.

Si les personnes à mobilité réduite, en situation de handicap , en fauteuil roulant et les personnes âgées viennent dans mon cabinet, c’ est bien parce qu’elles savent qu’elles n’auront pas à s’allonger péniblement au sol et avoir à se relever tout aussi péniblement au risque de perdre tout le bénéfice de la séance. De plus je ne me vois pas intervenir en milieux spécialisés et services médico-sociaux avec mon futon et habillé en “kimono”.

Enfin, pour répondre à la question, oui c’ est du shiatsu. Tous les critères fondamentaux du shiatsu sont réunis. Le travail avec son Hara, les appuis justes, l’intention … Seuls les postures du praticien changent pour adapter ses appuis et ses pressions.

Comme pour le travail au sol, c’est un apprentissage long et rigoureux qui nécessite beaucoup d’heures de travail. Si la maitrise du travail au sol n’est pas parfaite, le travail sur table de soin sera médiocre.

Naturellement, en fonction des besoins et des capacités des personnes j’adapte le support:

  • Sur futon pour les jeunes enfants et les femmes enceintes …

  • Ou dans certains cas comme la spondylarthrite par exemple, sur chaise ergonomique…

  • Ou encore pour les personnes en situation de handicap directement sur le fauteuil roulant…

Quand on maitrise l’art du shiatsu peu importe le support où se trouble la personne!

Quel style de shiatsu pratiquez vous?

 

Je suis formé au style Namikoshi . C’est un shiatsu qui s’appuie sur les connaissances en anatomie et physiologie modernes . C’est le style officiel enseigné dans les écoles d’ Etat au Japon. Il ne fait pas directement référence aux notions de l’énergétique chinoise .

Puis j’ai intégré l’école Thérashiatsu. En plus du haut niveau d’énergétique chinoise, cette école à également un style qui lui est propre de part sa fluidité autour du receveur, le travail sur les fascias et les techniques utilisées pour le travail des tsubos (points énergétiques des méridiens).

Au delà du shiatsu, j’attache aussi beaucoup d’importance à l’état émotionnel de mes clients. L’ écoute active et la verbalisation ont donc une part importante dans mes séances.

Ainsi dans une même séance, je travaille sur les trois dimensions de la personne: Corporelle, Mentale/Psychique et Énergétique.

Avec les années et l’expérience mon accompagnement par le shiatsu n’est plus très protocolaire!

Dans le cadre du shiatsu, avez-vous des projets ou des envies d’évolutions?

Naturellement! Tout d’abord pratiquer un shiatsu à mon image et parfaitement adapté aux besoins de ceux qui souhaitent mon aide.

J’aimerais également contribuer à faire sa promotion auprès des acteurs de santé. J’interviens d’ailleurs de plus en plus régulièrement dans des centres spécialisés et médico-sociaux.

Quant aux envies d’évolutions… La pratique du SHIATSU , l’apprentissage du fonctionnement du corps et la psychologie de l’ humain et de la médecine chinoise c’est un travail quotidien durant toute sa carrière. Je n’aime pas la routine et j’ai soif d’apprendre. Les attentes et besoins de mes clients guident toutes mes actions.

Qui sait à quoi ressemblera mon shiatsu dans l’avenir?

Une chose est certaine, je pratique le shiatsu et je ne souhaite pas me disperser en apprenant “à la va vite” plusieurs autres pratiques qui n’auraient aucun lien avec le shiatsu ou ma façon bien particulière d’accompagner mes clients vers leur mieux-être.. Je ne crois pas que l’on puisse être expert en tout et prétendre tout maîtriser parfaitement. Un peu comme au restaurant, quand le menu est trop long et trop disparate, c’est pas bon signe du tout!

Ceci dit, le shiatsu à des contres indications sérieuses dans le cadre de certaines pathologies (SLA , Charcot, cancer …) je me refuse donc de travailler sur ces personnes malgré les demandes.

Le shiatsu atteint aussi ses limites quand les troubles émotionnels et mentaux sont trop importants (addictions, TOC, dépression, phobies …).

C’est donc avec le souci de pouvoir répondre aux besoins spécifiques de ces personnes que je me suis formé à la sophrologie.

Je suis également formé à l’écoute active et aux méthodes psychocorporelles du Dr Schultz (training autogène), à la relaxation progressive et différentielle du Dr Jacobson, à la méthode psycho-sensorielle de Vittoz et à la méthode Coué.

Et j’intègre sans complexe toutes ces connaissances dans mon accompagnement par le shiatsu dés que cela répond aux besoins des consultants!